En 1937, l’Armée l’appelle
et il va servir dans l’Aviation. Il va se retrouver dans les Forces Aériennes
Françaises Libres au Groupe Bretagne pilote sur Maraudeur. De nombreux
bombardements sur l’Italie et l’Allemagne sont à son actif. En 1946, il est
démobilisé et devient alors Chef Pilote d’une petite Société « les Lignes
Aériennes du Sud-ouest ». Ses appareils : Goéland et Junker 52 pour les
dessertes de Pau, Tarbes, Toulouse, Perpignan entre autres. La fusion avec Air
Nolis va lui permettre de voler sur DC 3 et Beech 45. Il devient alors Directeur
d’Exploitation. Les années passent et les avions sont vendus.
Il rentre alors chez Fenwick
Aviation qui prend la distribution pour la France et l’Afrique Francophone du
célèbre BELL 47. Il est donc envoyé par Richard Fenwick (père) en stage
technique pilote à Niagara Falls, siège de la Société Bell Helicopters. En
juillet 1950, de retour des Etats-Unis, il développe l’école et s’occupe des
démonstrations à des fins promotionnelles. C’est au cours de l’une d’entre elles
qu’il réalise le premier transport de charge en montagne.
1954 et 1955, l’école
est en pleine évolution. Profitant de l’arrivée du premier Bell 47 G 2, Jean
Moine décide d’aller montrer cet appareil dans les Alpes. Le 6 juin 1955,
accompagné du Guide André Contamine il réussit le
premier posé au Sommet du Mont-Blanc 4807
m. Il réalisera également le premier sauvetage à plus de 3000 m au
col du midi. Installée à Issy-les-Moulineaux, l’école forme les pilotes et
mécaniciens de l’ALAT, de l’Aéronavale, de la Gendarmerie, de la Protection
Civile, de l’EDF et quelques privés. En 1957, Jean Moine et son équipe
effectueront 17 000 heures de vol. Le terrain de Crespière dans les Yvelines
accueillera |
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les hélicoptères pour
l’entraînement. Plus de 500 pilotes sont passés dans ses mains. Pour les
militaires, le stage se terminera toujours par un perfectionnement montagne dans
le Briançonnais.
Il ne faut pas oublier que
Jean Moine sera le vainqueur de la première Coupe Internationale d’Hélicoptères
à Issy-les-Moulineaux sur Bell 47.
Sa carrière chez Fenwick fut
des plus brillantes puisque commencée par Chef Pilote, il devient Directeur
d’Exploitation puis Directeur Général Adjoint et enfin Président en 1966. Il le
restera 10 ans.
L’Armée de l’Air lui faisait
effectuer des périodes au cours desquelles il volait sur Nord 2500. En 1960, il
se remit un peu à l’avion car sa Société avait pris la représentation de Cessna
et Aéro Commander. Il fit alors connaissance de Roland Fraissinet, autre figure
de l’Aéronautique, qui venait d’acquérir un Aéro Commander, le F-BILU.
Entretenant d’excellentes relations avec lui, puisque son instructeur IFR, il
reçut une proposition de ce dernier pour s’occuper du département Hélicoptères
du Groupe Transair. Il accepta et pour lui ce fut très enrichissant dans le
domaine de l’exploitation des Voilures Tournantes. Il développa les activités
montagne et Off Shore, sa dernière réalisation fut la mise en place d’une
Alouette 3 à Cherbourg pour la dépose des pilotes en haute mer. Ce type de
mission s’effectue de jour comme de nuit sans altération de cap ni de vitesse
pour le bâtiment. Les déposes s’effectuent pour la plupart des cas au treuil.
L’alouette 3 laissera sa place à un Dauphin N.
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Bien sûr on ne peut oublier
ses enfants : Héli Services et le Secours Aérien Français.
Il a piloté tous les types
d’hélicoptères en service et ses dernières qualifications ont été sur le Dauphin 2 qu’il a
ramené de Marignane et le Robinson R 22 dont Transair était distributeur.
Il fut Président de l’Aéro-club de France, Membre Fondateur du GFH et des Vieilles Tiges.
En 1982, il sera l’invité
d’honneur de la Deuxième Coupe d’Hélicoptères à Annecy avec son ami Jean Boulet.
Des souvenirs, il en avait
des bons et des mauvais. Dans les bons, bien sûr le sommet du Mont
|
-Blanc et la
quelques centaines d’heures de vol qu’il a effectué avec Jean Boulet pour qui il
avait la plus grande admiration. Dans les mauvais, une perte de contrôle dans
les nuages en B 26 au dessus de la Vallée du Rhône pendant la guerre, la sortie
fut épique et au cours de manœuvres en Belgique où il tentait de vendre des Bell
47 à l’Armée, il avait rendez-vous avec un Général et en attendant il bullait.
Il décida de regarder sa mécanique et découvrit sur le plateau oscillant que la
patte d’attache de la commande avant arrière était en mauvais état, il ne
restait qu’un millimètre de métal. La chance était au rendez-vous...
A la fin de sa carrière, il
annonçait 7000 heures de vol 50/50 avions hélicoptères. Quant aux décorations,
il en avait beaucoup et de très belles dont celle de Commandeur de la Légion
d’Honneur ; le Prince Charles lui remit lui-même le Bréguet Trophy en 1976
récompensant une carrière exceptionnelle.
Mes derniers vols, car
lorsqu’une machine nouvelle arrivait il m’appelait, furent sur Agusta 109 et
Robinson R 22. Grand merci !
Il y a dans ce milieu de
l’hélicoptère des gens que je n’oublierai jamais et vous en faites partie.
Jean
Moine nous a quittés le 7 mars 2000.
Cliquez
ici pour lire le
récit du premier posé au Mont-Blanc en hélicoptère
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Rétrospective en photos
Photos extraites des archives personnelles de
Jean-Marie Potelle
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