Une Histoire pas
banale du tout
par Jean-Marie Potelle - 24 février 2009
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Nous sommes
jeudi et nous rentrons mon élève et moi d’une séance sur Ecureuil
effectuée aux Mureaux. A Rocquencourt, point d’entrée pour
l’héliport d’Issy-les-Moulineaux, je prends contact sur la fréquence
118,50 Mhz pour les consignes. Notre sympathique contrôleur nous
informe que nous sommes N°1 et que la piste en service est la 24 et
dans la foulée me demande de passer à la tour.
Une fois
posé, je m’y dirige et il me communique un message de mon ami Michel
Anglade qui souhaite que je l’appelle au plus vite. Michel, qui a
été mon Chef Pilote, est aujourd’hui Responsa |
ble du Rotor Club, école hélicos basée à côté de notre Société. Son problème est le
suivant : un de ses élèves doit récupérer sa fille vendredi soir car une
réunion de famille a été improvisée et seul l’hélicoptère lui permettrait
d’être dans les temps, surtout lorsque l’on connaît ce qu’est la circulation
à Paris un vendredi soir. Seule machine disponible une 341 Gazelle dont la
marraine se trouve être Mireille Darc. Mon Chef Pilote me donne
l’autorisation et je prendrai moins d’élèves demain.
Afin de ne pas être
pris au dépourvu, j’appelle la personne que je dois emmener afin de savoir
où l’on va poser et comment obtenir les autorisations. Celui-ci me donne les
coordonnées du Maire et du patron des Gendarmes de la ville. Ceux-ci sont
parfaitement au courant et ce sera même Monsieur le Maire qui ira chercher
et nous amènera la jeune fille. Le posé quant à lui s’effectuera sur l’un
des deux stades de rugby et de foot qui sont côte à côte. Vendredi soir, heure
prévue du décollage : 18 h. La machine est bien là et le client aussi. Seul
petit problème : le carburant est "limite" pour faire l’aller/retour, soit une
bonne heure de vol. Je décolle et prends la direction de Toussus pour
ravitailler l'appareil en carburant. Puis ce sera direction le point de récupération. Heureusement
la météo est avec nous.
Après un vol sans
histoire, nous arrivons à la verticale de notre objectif et après un passage pour repérer les lieux
et les éventuels obstacles, j’opte pour une finale sur le terrain de foot et
son point milieu. Une fois posé, l’attente est un peu énervante. Nous
restons dans l’habitacle portes ouvertes et discutons pour passer le temps.
Une personne vient nous regarder depuis les barrières puis deux et quelques
autres aussi. Cela ne nous surprend pas car l’hélicoptère attire toujours
les curieux. La fille n’est toujours pas là et l'approche de la nuit commence à
m’inquiéter car il nous faut rentrer sur Paris. |
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Par contre il y a de
plus en plus de monde autour du stade. Je ne me sens pas à l’aise du tout. Je
décide de sortir pour me dégourdir les jambes et en me retournant j’aperçois
des jeunes d’un côté en maillots bleus et d’autres avec des maillots jaunes.
Au milieu, trois messieurs en noir dont un porte un ballon. Celui-ci vient
vers moi et m’explique que la mi-temps est terminée et qu’ils aimeraient
terminer le match. Je me confonds en excuses, cours vers la machine, remets
en route et décide d’aller me poser sur le terrain de rugby mais avant de
couper je demande à mon passager d’aller voir dans les locaux s'il n’y a
personne.
Quelques minutes plus
tard, la fille arrive, j’explique au Maire ce qui s’est passé et lui-même
est ennuyé de ne pas avoir pensé à ce détail. Nous embarquons puis
j’effectue un passage rapide au-dessus des footballeurs et spectateurs qui
nous font de grands signes amicaux.
Le lendemain, j’ai
repris contact avec le Maire qui a eu comme amende par le club de payer
l’apéro improvisé sur le stade en question.
Comme quoi il faut
vraiment penser à tout !
Jean-Marie Potelle
Merci à
J-M Potelle pour le récit de cette
histoire pas banale du tout.
Rétrospective Gazelle en photos
Photos © collection Jean-Marie Potelle
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