Crash d'un Puma du 5e rhc de Pau

 
Retour à la page d'accueil
Cliquez pour agrandir la photo © Reuters-Laurent Dard

Barèges. Un Puma du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau a percuté le câble d’un téléphérique sur le versant du Capet. Un officier et deux sous-officiers sont morts sur le coup. Il ne reste que des débris noircis par les flammes au milieu d'une clairière. Un officier et deux sous-officiers, dont une femme, du 5e régiment d 'hélicoptère de combat (RHC) de Pau sont morts dans un accident d'hélicoptère, intervenu hier sur les hauteurs de Barèges dans les Hautes-Pyrénées.

Peu après 13h30, sur le versant du Capet, un Puma transportant des troupes et du matériel a heurté le câble d'un téléphérique appartenant à l’Office national des forêts et utilisé pour l'entretien des dispositifs pare-avalanches.«L'appareil volait à 50-60 mètres au-dessus de la montagne. Je l’ai vu tomber comme un parachute, suivi d'une grosse fumée noire pendant vingt minutes », raconte Bernard Ferragut, témoin de l'accident. « Des témoins ont vu l'hélicoptère se cabrer avant le choc, relate un secouriste de la compagnie de CRS de Gavarnie. Il a ensuite sectionné les deux câbles avant de chuter. Il a explosé une première fois en tombant au sol puis une seconde fois une dizaine de minutes plus tard. Il s'agissait du réservoir. »

Exercice de vol. Les trois militaires, un pilote, une chef de bord et un mécanicien navigateur sont morts sur le coup.

Les premiers secouristes n'ont pu extraire leurs corps encastrés dans la tôle de l'appareil qu'une  fois l'incendie éteint. Les victimes participaient à un exercice de vol en montagne dans les Hautes-Pyrénées. Une fois les opérations de secours achevées, les gendarmes ont établi un périmètre de sécurité afin de préserver d'éventuels indices qui permettront de déterminer les circonstances du drame. L'enquête devrait être confiée au Bureau enquête accident de la Défense. Deux hypothèses sont privilégiées. La première envisage  le scénario d'une panne mécanique. L'appareil aurait alors heurté les câbles avant de chuter.

Ébloui par le soleil. Il semble pourtant que la thèse de l'aveuglement soit privilégiée. « Compte tenu de la trajectoire de vol, il est possible que le pilote ait été ébloui par le soleil. Ce qui explique qu'il ait tiré sur le manche au dernier moment pour tenter d'éviter l'obstacle. En attestent les déclarations des témoins qui ont vu le Puma se cabrer avant Je choc » , explique-t -on à la CRS de Gavarnie. C'est exactement à cet endroit, au-dessus du ravin du Midaou, et contre ce même câble de l'ONF figurant pourtant sur les cartes d'état-major, qu'une Alouette 3 s'est écrasée le 12 février 1976. Les deux pilotes étaient morts sur le coup. Ils ont donné leur nom à l'ancienne caserne de pompiers Pissard-Santarelli, récemment transformée en complexe sportif au nord de Pau...

« Un véritable piège ». Bernard Ferragut, animateur de pays depuis quarante ans à Barèges, aura assisté aux deux accidents : « Nous sommes dans l'une des rares vallées des Pyrénées orientées est-ouest. Quand on vient du Tourmalet, on a le soleil dans les yeux. C'est un véritable piège, il est impossible de voir le câble. »

Au 5e RHC de Pau qui a pris part à différentes opérations, notamment dans le golfe Persique en 1990-1991, au Rwanda en 1994, ou encore en Côte d'Ivoire en 2003 -, on n'a pas souhaité s'exprimer sur l'accident. Dans un communiqué, le ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a exprimé « sa profonde émotion », présentant ses « condoléances aux familles des victimes ».

SUD OUEST - 19 avril 2006 - Xavier Sota et Jean-Jacques Nicomette - photo panoramique © Chouchi

...

L'hommage des frères d'arme

Anne-Marie Siméon

Cliquez pour agrandir la photo © Photo Luke LAISSAC

« Aujourd'hui, la Défense est en deuil » : il est un peu plus de midi dans la cour d'honneur du 5e Régiment des hélicoptères de combat. Devant cinq cents à six cents personnes, Michèle Alliot-Marie débute l'éloge funèbre des trois militaires décédés mardi dernier lors d'un vol d'entraînement sur les hauteurs de Barèges. Le ministre de la Défense est arrivée quelques minutes plus tôt, accompagnée par le chef d'Etat Major de l'armée de terre, le général Thorette. La quasi-totalité du 5e RHC est rassemblé devant leur chef de corps, le

colonel Bertrand Vallette d'Osia, mais tous les détachements de l'Aviation légère de l'armée de terre sont également représentés, de Compiègne à Le Luc en Provence, en passant par Dax, Phalsbourg, Bourges, Etain, etc.
Les autorités civiles du département sont venues en nombre. Parmi elles, plusieurs élus (1). Enfin, des gendarmes ont tenu eux aussi à exprimer leur solidarité. Les musiciens de la brigade parachutiste rythment cette cérémonie où la rigueur toute militaire ne suffit pas à endiguer l'émotion.

« Un métier difficile et noble ». Une « émotion partagée », selon la ministre de la Défense, alors seule devant les trois cercueils recouverts de drapeaux tricolores : « A vous, je veux dire toute ma tristesse, ma compassion, ma solidarité personnelle », dit-elle en s'adressant aux familles et proches des victimes. « Nous sommes réunis au 5e RHC de Pau pour rendre hommage à une femme et deux hommes qui avaient choisi de servir leur pays en exerçant un métier difficile et noble », poursuit-elle avant d'évoquer la mémoire de chacun d'eux. Si Michèle Alliot-Marie est revenue sur leurs parcours professionnels, elle a insisté tout autant sur leurs qualités humaines respectives.
Dans le PUMA parti en « mission ordinaire » ce mardi 18 avril et qui s'est écrasé après avoir heurté un câble de téléphérique, se trouvaient l'officier Bruno Lucchini, chef de bataillon, l'adjudant Géraldine Guyomard et l'adjudant Emmanuel Vanhoutte, mécanicien volant.

Décorations posthumes. Le premier était le plus âgé. A 42 ans, père de trois enfants, Bruno Lucchini avait intégré l'armée en 1985 et le 5e RHC en juillet 2002. Il a participé à de nombreuses opérations extérieures qui l'ont mené en Centre-Afrique, au Tchad, au Kosovo, en Côte d'Ivoire. Il a également participé à la sécurité su sommet du G8 en 2003. Le ministre a souligné son professionnalisme, sa rigueur, son « sens élevé du devoir ». Il a été promu hier, à titre posthume chevalier de la Légion d'honneur.
L'adjudant Géraldine Guyomard qui aurait eu 40 ans cette année, s'était engagée en 1989. Dès l'année suivante, elle était pilote. Après 17 ans de service, elle totalisait 2890 heures de vol et cinq séjours en opérations extérieures : au Tchad, en Croatie et en Côte d'Ivoire. Décrite comme « passionnée de son métier », « un exemple en toutes circonstances », son sens pédagogique qu'elle avait mis au service de l'instruction aéronautique, elle était à Pau depuis moins d'un an. Mariée, elle était mère de deux petites filles âgées de 5 ans et de quelques mois.
Enfin, l'adjudant Emmanuel Vanhoutte était, à 32 ans, le plus jeune de l'équipage. Engagé en 1992, il s'était aussitôt orienté vers la mécanique. Affecté au 5e RHC en août 2004, il totalisait 800 heures de vol et huit séjours en opérations extérieures. Il rentrait de la dernière effectuée à Djibouti. Célibataire, il laissera le souvenir d'un « sous-officier engagé, aux connaissances techniques éprouvées, une conscience professionnelle admirable, apprécié pour son intégrité et l'excellence de son comportement ». Ces deux adjudants ont reçu, à titre posthume, la médaille militaire.
Après avoir exprimé « solennellement au nom du gouvernement, toute l'admiration de la France et des Français », le ministre de la Défense s'est entretenue personnellement avec les familles frappées par le deuil. Mais dans les rangs du 5e RHC, bien des frères d'armes avaient du mal à contenir la tristesse de ce dernier adieu.
(1) Étaient notamment présents le président du Conseil général Jean-Jacques Lasserre, le sénateur maire de Pau, André Labarrère, accompagnées d'ajointes, le sénateur Auguste Cazalet, la députée Martine Lignières-Cassou, René Claverie, le maire de Lescar ou encore la conseillère générale, Christiane Mariette. source

Cliquez ici ou ici pour mieux connaître Emmanuel Vanhoutte alias flying-manu et ici pour aller sur son site

[Sommaire] - [Bell429] - [D-HLOG] - [Gus] - [SAF-Helicap] - [Centenaire] - [Secours] - [Crash Alouette2]

[Crash EC145] - [JPO Albertville] - [NFH] - [Crash R44] - [Crash EC-135] - [Gilles Ferres] - [Officiel] - [Crash Puma]

[Introduction] - [Quoi de Neuf?] - [Photos] - [Vidéos] - [Machines] - [Pilotes] - [Les DZ] - [JPO]

[Récits] - [Flash Info] - [Autres clichés] - [Plan du Site] - [Remerciements] - [Liens] - [Annexes]